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L’hydroélectricité : l’énergie renouvelable la plus plébiscitée par le grand public

Le Groupe UNITe montre l’importance de l’hydroélectricité dans son Interview La Tribune : « l’énergie renouvelable la plus plébiscitée par le grand public »
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OPINION. Dans un contexte énergétique mondial déjà très tendu, la France craint une pénurie d’électricité cet hiver et ceux qui suivent. La ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher a demandé aux énergéticiens « de tout mettre en œuvre pour dégager de nouvelles marges de manœuvre pour le passage de l’hiver », ce qui « passe, notamment, par la maximisation de la production renouvelable ». Par Alexandre Albanel, Président de UNITe et administrateur du syndicat France Hydro Electricité et Stéphane Maureau, Directeur général de UNITe.

Energie historique qui a su s’adapter et se moderniser, la petite hydro possède de nombreux atouts. L’énergie renouvelable la plus plébiscitée par le grand public : 9 français sur 10 en ont une bonne image et sont favorables à son développement.

Les petits ruisseaux font les grandes rivières ; les 2 300 petites centrales hydroélectriques françaises réparties sur l’ensemble du territoire apporteront leur force électrique au service de la continuité d’alimentation cet hiver. D’origine multi centenaire pour certaines, les centrales hydroélectriques font partie du patrimoine industriel français et sont historiquement associées à des minoteries, des forges, des papeteries ou autres usines. Les entrepreneurs maîtrisaient ainsi à l’époque leurs coûts de consommation d’énergie sur le long terme en entretenant des compétences et emplois.

Il est dommage que chaque projet se heurte à un parcours administratif du combattant et que les délais d’instructions (plus de 7 ans !) soient plus longs qu’ailleurs. Aujourd’hui les technologies employées pour la réalisation des centrales offrent d’excellentes performances énergétiques et sont compatibles avec la préservation de l’environnement.

Les énergies, bien que nécessaires dans notre quotidien moderne, sont toutes émettrices de CO2. Elle est parmi les moins émettrices de CO2. L’hydro transforme la force de l’eau en électricité, sans la consommer : toute l’eau utilisée est restituée en aval du cours d’eau et peut être utilisée pour d’autres usages (eau potable, sports d’eau douce, irrigation, loisirs…) ou pour la production d’hydroélectricité sur d’autres sites situés plus en aval. Energie sûre : elle est également durable : bien entretenues, les centrales hydroélectriques ont une longévité au-delà du siècle.

Présente un peu partout en France, l’hydroélectricité est une énergie de proximité qui permet de limiter les importations d’électricité et son transport sur des kilomètres de lignes électriques. Elle s’inscrit dans la démarche des communautés d’énergie, favorisant l’appropriation de l’énergie par les consommateurs. De plus, elle crée, préserve et contribue au développement de l’emploi local dans des zones le plus souvent rurales de type « petite industrie » pour la construction, l’exploitation des installations ou l’entretien des sites de production. Autre point à souligner, l’hydroélectricité contribue également aux budgets des collectivités territoriales par le biais des taxes et redevances payées par les producteurs.

Filière technique essentiellement française, son savoir-faire national s’exporte dans le monde entier. Energie flexible et prévisible, elle est complémentaire des autres énergies renouvelables. En termes de stockage, le parc de petite hydroélectricité a un potentiel de modulation comparable à des milliers de batteries. A l’échelle d’une vallée, une petite centrale hydro est un outil de flexibilité significatif au service du réseau électrique, lui permettant ainsi d’accueillir de la production photovoltaïque ou de de déployer des bornes de recharge de véhicules électriques.

La France a un excellent potentiel naturel pour cette énergie et a su développer un véritable savoir-faire pour le développement, la construction et la maintenance de ces moyens de production locaux et durables. Aujourd’hui, le parc actuel de petites centrales hydroélectriques représente l’équivalent d’une centrale nucléaire et il reste un potentiel inexploité important de nouveaux sites à équiper, plus de 800 MW, l’équivalent en énergie de 1 000 nouvelles éoliennes.

On a de plus constaté pendant cet été très sec que les petites retenues d’eau associées aux barrages ont constitué des refuges favorables à la préservation des différentes espèces aquatiques présentes dans la rivière.

Les leviers d’actions pour produire plus d’hydroélectricité sont les suivants

C’est primordial d’autoriser les augmentations de puissance des installations et donc mieux utiliser le potentiel des turbines installées. Il faut débloquer administrativement les dossiers de remise en service d’anciens sites afin de reprendre la production d’électricité́ dans les meilleurs délais et réduire temporairement les débits non turbinés (débits réservés) au minimum légal (10% du module de la rivière) pour préserver la vie piscicole : rappelons que 100% de l’eau pour la production d’hydroélectricité́ est restituée aux cours d’eau plus en aval.

Et pour conclure il est impératif d’assouplir les règles de gestion des retenues d’eau pour accroître la flexibilité de pilotage des centrales hydroélectriques pour mieux s’adapter aux variations de la consommation.

Dans notre futur commun pourvu que cette belle énergie d’avenir puisse être reconsidérée comme stratégique et soutenue dans notre mix énergétique au service de l’homme plutôt que disparaître petit à petit. Nous sommes à une croisée des chemins, quel choix fait-on ensemble pour nos centrales ?

Alexandre Albanel et Stéphane Maureau