Par Stéphane Maureau, Directeur Général chez UNITe*

Jamais le prix de marché de l’électricité européen n’avait atteint de tels sommets qu’en 2022. Jamais on n’aurait pu imaginer devoir appeler les entreprises et les citoyens à restreindre volontairement et intensément leur consommation d’électricité, afin d’éviter ou de limiter les risques de coupures ou de délestage cet hiver. On sait déjà que tout au long de la décennie à venir, les opérations de maintenance programmées des centrales nucléaires françaises continueront à maintenir le réseau électrique français sous tension, et pas seulement en hiver.

Autant dire que dans le mix électrique français des prochaines années, chaque mégawatt ajouté comptera. Mais ceux qui compteront le plus sont ceux pouvant être ajoutés le plus rapidement possible. Or, c’est exactement ce que l’agrivoltaïsme permet. À la clé : une production d’électricité locale, durable et compétitive sans dégrader l’activité agricole, qu’il s’agisse de culture ou d’élevage.

Avant d’aller plus loin, tuons dans l’œuf l’idée que agri et voltaïsme sont antagonistes. La surface agricole utile française est en effet évaluée à 28 millions d’hectares. L’ambitieux projet de disposer de 100 GW de production électrique grâce au photovoltaïque à horizon 2050, lui, ne s’installerait au total que sur…200 000 hectares ! Soit 0,7% du total des terres cultivées françaises. 200 000 hectares qui ne seraient en rien privés de leur potentiel agricole, bien au contraire.

L’ombre portée des panneaux solaires permet ainsi à des fermes piscicoles de contrôler la température des bassins. Elle offre aussi un abri à des élevages de volaille en plein air, comme des canards ou encore des poulets de chair. Même le bétail, qu’il s’agisse d’ovins ou de bovins, coexiste sans difficulté avec de grandes surfaces de panneaux solaires. La surélévation des panneaux augmente certes le coût de leur installation, sans pour autant nuire à l’équilibre économique de la ferme solaire.

Côté agriculture, les cultures maraîchères ayant besoin d’ombre pour ne pas être grillées par le soleil sont aussi nombreuses. On pense notamment aux brocolis et aux choux.

Il est même possible de surélever des panneaux pour les installer au-dessus de pêchers, abricotiers et poiriers, sans nuire aucunement à la production. Ces arbres fruitiers reçoivent encore 75% de la lumière du soleil, ce qui ne contrarie en rien la photosynthèse, et le développement de leurs fruits. Il est même démontré que l’ombre prodiguée par les panneaux solaires permet de limiter le stress radiatif de certaines plantations qui y sont très sensibles, tout en limitant l’évapotranspiration aux heures les plus chaudes de la journée et en générant une baisse de température de plusieurs degrés en été. Mieux encore : les panneaux solaires peuvent aussi… protéger les cultures des épisodes climatiques extrêmes, comme les orages de grêle, de plus en plus fréquents ! Si l’on sait construire des panneaux qui résistent aux grêlons, les plantes, elles, sortent toujours hachées menues d’un tel épisode météorologique, après ne serait-ce que quelques secondes de giboulées.

Il est possible, sur certains sites agricoles, que l’installation photovoltaïque n’apporte pas de service spécifique à l’activité. Néanmoins, l’installation peut être réalisée sans gêner l’activité agricole et permet, outre ses vertus énergétiques, d’assurer un revenu complémentaire aux agriculteurs et donc une sérénité économique à un secteur en souffrance et des moyens d’investissement pour améliorer l’exploitation.

On le voit : la production d’électricité à l’aide de panneaux photovoltaïques, l’élevage et l’agriculture sont parfaitement compatibles. Pourvu que l’on se donne la peine de les rendre compatibles ! Ce, d’autant que le complément de revenu que l’agriculteur ou l’éleveur tirera de la location de ses terres, en plus de continuer à les exploiter, changera du tout au tout l’équilibre économique de son exploitation. Et s’il est en fermage, le revenu doit être intelligemment partagé entre le propriétaire et l’exploitant.

*Depuis plus de 35 ans, UNITe développe, construit et exploite des centrales de production d’électricité locale, durable et compétitive sur les 3 énergies : éolien, hydraulique et solaire. UNITe compte actuellement 60 collaborateurs, avec un ancrage fort dans plus de de 50 communes. L’entreprise exploite en effet près de 70 sites de production d’électricité locale et durable : 47 centrales hydroélectriques, 5 parcs éoliens et une vingtaine d’installations photovoltaïques.

La nouvelle loi d’accélération des énergies renouvelables (EnR) a été adoptée. Mais tient-elle ses promesses ? 

Xavier Permingeat, directeur d’activité photovoltaïque chez UNITe, revient sur les différents points de crispation engendrés par le texte et ses insuffisances. 

Stéphane Maureau , directeur général du groupe UNITe, producteur d’électricité renouvelable depuis 1985, revient sur la situation économique et politique de la filière de l’hydroélectricité en France. Environnement Magazine : Quel est le paysage de la petite
hydroélectricité française ?


Stéphane Maureau : L’hydroélectricité est la première électricité renouvelable de France, avec 26 GW de puissance installée, 59 TWh d’électricité produite par an, soit 12 % de la consommation nationale annuelle. Pour mémoire, l’éolien a produit 37 TWh en
2022 et le photovoltaïque, 15 TWh. Il existe 2 300 centrales hydroélectriques, dont moins de 100 grands barrages et plus de 2 200 centrales de « petite hydroélectricité ».
Cette dernière représente environ 10 % de la production hydroélectrique nationale, soit environ 6 TWh par an.
Quel est le rythme de développement de l’hydroélectricité en France ?
Le parc hydroélectrique évolue malheureusement très peu. Il existe peu de potentiel de croissance en grande hydroélectricité car les sites exploitables ont quasiment tous été équipés au cours du vingtième siècle. De plus, il s’agit d’ouvrages « monumentaux »
dont les impacts ne seraient pas acceptés aujourd’hui. En revanche, il existe un très grand potentiel de sites à équiper dans le segment de la petite hydroélectricité. Une étude publique réalisée par la Direction générale Energie et Climat, la Direction Eau et
Biodiversité et la Direction régionale de l’environnement de l’aménagement et du logement a identifié un potentiel permettant de produire près de 12 TWh supplémentaires par an.
Quels freins restent-ils à lever, selon vous ?
Les trois quarts de ce potentiel sont situés sur des cours d’eau « sanctuarisés » par un classement dit « en liste 1 » sur lesquels l’autorisation de construire est quasiment impossible à obtenir. Les professionnels de la petite hydroélectricité regrettent cette
situation, qui semble ne pas prendre en considération le fait qu’aujourd’hui, les ouvrages hydroélectriques peuvent être construits tout en assurant une bonne continuité écologique des cours d’eau.
Quels sont les principaux atouts de l’hydroélectricité ?
La production d’une électricité locale et décarbonée. Des ouvrages qui peuvent aujourd’hui être construits avec de faibles impacts environnementaux et un bon respect de la continuité écologique des cours d’eau. Des centrales qui contribuent à la stabilité
de la fréquence du réseau électrique. Enfin, dans le cas d’installations de type station de transfert d’énergie par pompage, l’hydroélectricité apporte une flexibilité précieuse : il est possible de stocker de l’énergie lorsque le réseau n’en n’a pas besoin et de restituer cette énergie en turbinant l’eau stockée lorsque le réseau en a besoin.
Comment expliquer le manque de politique volontariste pour le développement de l’hydroélectricité ?
La petite hydroélectricité est une technologie très mature. Bien sûr, il n’y a pas d’énergie sans impact, mais ceux de la petite hydroélectricité sont aujourd’hui connus et maîtrisés. Son développement pourrait reprendre, à condition qu’il y ait la volonté politique. La démarche consistant à éviter, réduire et compenser les impacts environnementaux d’un projet hydroélectrique est malheureusement souvent évaluée d’une manière déséquilibrée, ce qui conduit l’administration à avoir des exigences démesurées,
anéantissent souvent la viabilité des projets. La méthode et la durée d’instruction des dossiers sont telles que plus de 9 projets sur 10 sont abandonnés et celui qui aboutira à une construction aura connu 7 à 9 ans de procédures administratives !
Quels sont les principaux dossiers pour la filière actuellement ?
La France craint une pénurie d’électricité au cours des prochains hivers. Pas moins de 2 300 petites centrales hydroélectriques françaises sont prêtes à produire plus d’énergie renouvelable et donc à participer à l’équilibre du système électrique pour passer les
pointes de consommation. Il existe des leviers d’actions, simples et concrets, qui permettraient de produire rapidement plus d’hydroélectricité : maintenir les débits non turbinés au minimum légal pour préserver de façon suffisante la vie piscicole ; autoriser les augmentations de puissance des installations ; assouplir les conditions de construction de centrales hydroélectriques sur certaines rivières ; assouplir les règles de gestion des retenues d’eau ; débloquer administrativement les dossiers de remise en
service d’anciens sites ; et enfin, changer le mode de calcul des compléments de rémunération dans les appels d’offre de la Commission de régulation de l’énergie.


En quoi consiste votre programme de croissance ?
La croissance d’UNITe consiste à développer et construire des centrales de production d’électricité locale, durable et compétitive. C’est aujourd’hui en photovoltaïque que nous connaissons notre plus forte croissance. Nous développons et construisons des fermes photovoltaïques au sol, en ombrières ou en flottant. Pour cela, nous coopérons avec des propriétaires fonciers qui nous louent des terrains sur lesquels nous implantons des panneaux photovoltaïques que nous exploiterons pendant plus de 30 ans. Nous
coopérons aussi étroitement avec des agriculteurs : nous installons des panneaux sur des terres de culture, d’élevage ou de pisciculture, de telle sorte que l’agriculteur puisse maintenir son activité agricole, tout en bénéficiant d’un revenu complémentaire.


Environnement Magazine n° 1802
Le magazine pour les acteurs et décideurs du développement durable et des métiers de l’environnement.
dominique.lapierre@cision.com

👉Retrouvez le best of des fake news les plus répandues dans le photovoltaïque, décrit par Stéphane Maureau du Groupe UNITe

Par Stéphane Maureau, Directeur Général – CEO de UNITe – L’énergie photovoltaïque a fait des progrès fulgurants durant les 10 dernières années. Le rendement des panneaux s’est accru de 25% et le prix a été divisé par…10 ! Cela bouleverse le rôle que peut tenir le photovoltaïque dans la transition énergétique. De nombreux décideurs n’avaient pas vu venir ces progrès et, dans les débats actuels, on constate qu’ils sont encore nombreux à ne pas avoir pris en compte les données réelles du photovoltaïque d’aujourd’hui : on entend encore de nombreux arguments qui n’ont plus lieu d’être au sujet de cette énergie. Il est temps de distinguer le vrai du faux !

AU SUJET DE LA FABRICATION

Les modules PV utiliseraient des terres rares: Faux

Les modules PV utilisés aujourd’hui ne contiennent pas de terres rares. Le composant principal est le silicium : il sert à faire les cellules PV, qui sont prise en sandwich entre 2 plaques de verre. (Le verre est aussi fait avec du silicium !)

Il y aurait bientôt pénurie de silicium: Faux

Le silicium, le 2ème atome le plus présent sur terre (juste après l’oxygène), et facile d’accès (partout dans la croûte terrestre).

Il n’y a pas de pénurie de silicium et il n’y en aura pas. Il n’y a pas de pénurie de matière première. Parfois, en raison de la forte croissance de la demande, il y a des demandes supérieures à la capacité des usines qui purifient le silicium. Cela est temporaire et résolu par l’augmentation de capacité de ces usines. La rareté des matériaux n’est donc pas un frein pour le déploiement du PV à grande échelle.

En fait s’il y devait y avoir un point de vigilance ce serait sur l’argent, utilisé comme conducteur entre les cellules… on pourrait avoir à le remplacer par un autre conducteur, si le marché PV continue son ultra croissance.

AU SUJET DE SON INTERET ECONOMIQUE

C’est cher et non compétitif: Ce n’est plus vrai du tout

C’était vrai il y a 10 ans et encore plus il y a 20 ans. Le prix des panneaux était si élevé que le prix de revient de l’électricité solaire n’était pas compétitif face au réseau électrique. Le photovoltaïque étaient donc utilisé là où il n’y avait pas d’accès possible au réseau (par exemple les réémetteurs en montage). Mais en 20 ans cela a changé de manière extraordinaire ! En 20 ans le prix des panneaux a été divisé par 100 ! Cela a été réussi grâce aux pays qui ont compris, il y a 20 ans, qu’il y avait un énorme potentiel de baisse de prix, à condition de faire grossir les volumes fabriqués. D’abord le Japon, puis l’Allemagne, la Chine, les Etat Unis ont bien identifié ce potentiel : Ils ont subventionné le photovoltaïque pour faire grossir le marché et ainsi faire baisser les prix.

Et cela a porté ses fruits : De 2012 à 2022, les prix du PV ont été divisés par 10 (et ils avaient déjà été divisés par 10 dans la décennie précédente.  Les prix des panneaux PV ont donc été divisés par 100 en 20 ans !

D’autres évolutions ont rendu l’électricité solaire compétitive :

  • Le rendement qui était de 10% dans les années 1970, est de 24% aujourd’hui et se rapprochera des 30% sous peu…
  • La durée de vie est passée de 10 ans dans les années 80, à plus de 40 ans aujourd’hui. Les garanties des constructeurs sont de 30 ou 35 ans, avec moins de ½ % de perte de puissance par an ! Dans 35 ans, un panneau acheté aujourd’hui fonctionnera encore et aura plus de 82% de la Puissance initiale ! Quel autre produit industriel à une telle durée de vie et une telle garantie ?
  • Les onduleurs (qui transforment le courant continue des panneaux en courant alternatif qui peut être injecté dans le réseau électrique ont gagné en rendement, et baissé en prix)
  • Le métier d’exploitation de centrale PV c’est fortement professionnalisé en 20 ans.

En conséquence de tous ces progrès, le prix de l’électricité PV a diminué de manière spectaculaire. Le solaire PV est maintenant compétitif par rapport aux autres sources d’énergie électrique

  • l’électricité solaire coûte entre 5 centimes le kWh (50€/MWh) (pour une grande centrale au sol) et 16 centimes kWh (160€/MWh) pour une petite installation en toiture.

Le nucléaire des centrales de dernière génération est de plus de 10 centimes/kWh (100€/MWh)

L’électricité solaire est donc désormais compétitive, y compris par rapport au nucléaire. Et ce n’est pas fini, la baisse des coûts du solaire va continuer. On dit que cela coûte une fortune en subvention et demande beaucoup d’aides publiques. Ce n’est plus vrai du tout

Développer les énergies renouvelables a coûté de l’argent public, le temps d’aider le marché à décoller, jusqu’à ce que cette énergie soit compétitive. Aujourd’hui les solaire est compétitif ! D’ailleurs, Aujourd’hui, ce sont les énergies renouvelables qui apportent des recettes à l’Etat et non l’inverse. Les montants sont très importants : la CRE (Commission de Régulation de l’Energie) indique, que, dans les conditions actuelles toutes les filières d’énergies renouvelables en métropole continentale représenteront des recettes pour le budget de l’Etat, pour une contribution cumulée, de plus de 30 Md€ au titre de 2022 et 2023 Les filières contributives sont, par ordre d’importance : l’éolien terrestre, le photovoltaïque à hauteur, l’hydroélectricité et le biométhane. Fin 2024, les EnR auront rapporté plus à l’Etat qu’elles n’ont coûté depuis qu’elles sont soutenues !

Le PV ne rapporterait rien aux communes ? : Faux

La production d’électricité photovoltaïque est soumise à l’IFER, qui est un impôt prélevé au profit des collectivités territoriales. Une partie de cet IFER est reversée directement aux communes sur lesquelles sont installées les centrales photovoltaïques.

Ordre de grandeur : une installation au sol de 20MW apporte plus de 60 000 € / an aux collectivité locales (Département et communauté de communes) dont au moins 20% directement à la Commune. Un parc PV sur une commune permet de baisser les impôts locaux ou de financer des projets locaux, sans solliciter les contribuables !

Le photovoltaïque ne produit pas par temps couvert et en hiver. En France, ça ne produirait presque pas: Faux

Un panneau produit plus en été par beau temps qu’en hivers pas temps nuageux, c’est une évidence. Cependant, un panneau PV produit bien de l’électricité toute l’année. Pour preuve : les réémetteurs de télécom en haute montagne sont alimentés par des panneaux solaires, toute l’année. Ils fonctionnement été comme hivers.

La quantité d’énergie produite sur l’année est importante.

En France, en moyenne 1kWc (soit 5m²) environ 1300 kWh/an (1,3 MWh/an), soit un peu plus de la moitié de la consommation électrique moyenne d’un français (2200 kWh/an). En France, bien que l’on ne soit qu’au début, en 2021, le solaire PV a déjà fourni 3% de l’énergie électrique consommée en France (contre 2,8 % en 2020), (3% = 14,3TWh)

Les panneaux solaires ne fonctionneraient que s’ils sont exactement orientés plein Sud: Faux

Un panneau produit le maximum annuel s’il est orienté plein sud. Mais il ne perd que quelques % s’il est orienté sud-est ou sud-ouest. Aujourd’hui les panneaux sont bifaciaux, cela signifie de même la face arrière produit : si elle est orientée vers le sol, est fait de l’électricité grâce à la luminosité réfléchie sur le sol, que l’on appelle l’albédo. L’orientation et l’inclinaison des panneaux est une question d’optimisation de la production, mais on a une véritable souplesse d’installation.

AU SUJET DE LA PERTINENCE ENVIRONNEMENTALE

Une installation PV fournit-elle plus d’énergie que ce qui a été consommé pour sa fabrication ?: Oui ! Beaucoup beaucoup plus !

En France, un système PV utilisant des modules en silicium monocristallin fournit l’énergie qui a été nécessaire pour sa fabrication est de moins de 2 ans depuis des années. Il est même passé en dessous de 1 an avec les dernières générations de panneaux, qui utilisent de moins en moins de matière, pour une puissance de plus en plus forte). Or un panneau dure plus de 40 ans.  Un panneau fournit donc 40x plus d’énergie qu’il n’en consomme lors de sa fabrication. Ce ratio est donc excellent et place le photovoltaïque parmi les meilleures énergies.

Un panneau PV pollue et ne se recycle pas ?: Faux et archi faux

En masse, près de 95 % d’un module en fin de vie est valorisé. La filière est parfaitement organisée. Aujourd’hui on récupère le silicium (du verre et des cellules) pour en refaire du verre. Le cadre en aluminium (un autre matériau qui se recycle très bien). Le métal argent qui est utilisé pour les connexions électriques. Il ne reste que 5% de matière non recyclée, mais l’amélioration continue.

Le recyclage est bien organisé : l’éco-organisme SOREN, se charge de collecter les panneaux usagés, et de les recycler. Faire recycler un panneau ne coûte rien à son propriétaire, quelle que soit la marque et l’origine du panneau, car une éco participation a été payée initialement pour financer la collecte, le tri et le recyclage.

La France est l’un de premier opérateur européen de cette activité de recyclage. Bref un panneau solaire se recycle très bien et la filière est bien organisée.

Un système PV émettrait beaucoup de CO2 ?: Faux

Le solaire est l’une des sources d’électricité très faiblement émettrice de CO2 ! Une installation PV (sur toiture à base de panneaux en silicium monocristallin) émet en moyenne. 30 gCO2eq/kWh. (Ce, en intégrant tout le cycle de vie, y compris si le panneau vient de Chine). C’est 16 à 33 x moins que les énergies fossiles. (Les centrales à énergie fossiles (à gaz, charbon ou fioul) émettent 500 à 1000 gCO2eq/kWh). C’est 8 x moins que la moyenne des énergie électriques du réseau européen (les émissions moyennes du système électrique européen étaient de 231 gCO2eq/kWh en 2020 soit 8 x plus. Non seulement le PV émet peu de CO2, mais, avec la prolongation de la durée de vie d’un panneau, et la perspective de fabrication de panneaux en Europe, les progrès techniques de fabrication font que ce ratio pourra encore s’améliorer en descendant jusqu’à ce ratio pourra encore s’améliorer en tombant à 15g puis 10 CO2eq/kWh ! Bref : le photovoltaïque est l’une des meilleures solutions pour produire de l’électricité décarbonée. 

Une installation PV au sol dégraderait les sols: Faux !

Les producteurs d’installation PV, à partir de panneaux installés au sol s’engagent à tout démonter à la fin du projet (dans 30 ou 40 ans) s’il n’est pas reconduit pour une nouvelle période (ce qui sera souvent fait en plaçant une nouvelle génération de panneaux). C’est assez simple car les supports sont généralement fixés sur des pieux battus ou vissés dans le sol (sans le moindre béton).

NB : soulignons que toute grande installation PV au sol fait l’objet d’une étude d’impact environnemental préalablement à l’obtention de son permis de construire !

Le photovoltaïque au sol c’est visuellement hideux: Tout est relatif !

Ce n’est certes pas invisible, mais c’est souvent très discret : de nombreuses personnes roulent chaque matin à côté d’un champs PV (au sol le long d’une autoroute, sans le savoir, car des haies installées à la périphérie cachent bien le site. En tous cas, ce n’est pas en hauteur, cela ne fait pas de bruit… l’impact visuel est souvent très limité. En tous cas c’est moins visible qu’une centrale au charbon, qu’une centrale nucléaire, etc, etc. 

NB l’étude d’impact prend en compte l’impact visuel lors de la conception du projet.

AU SUJET DE L’EXPLOITATION DES CENTRALES

Les panneaux solaires, demandent beaucoup l’entretien: Faux.

Parmi tous les moyens de production d’électricité, le photovoltaïque est celui qui demande le moins d’entretien : pas de mécanique, aucune pièce en mouvement, pas de carburant à apporter… etc. C’est bien pour cela que nos satellites sont tous électrifiés par panneaux solaires (il n’est pas nécessaire d’envoyer un “astronaute de maintenance” tous les mois !) Mais aussi les balises en mer, les réémetteurs télécom en haute montagne, les refuges alpins, etc. Partout où il est difficile d’envoyer un technicien de maintenance, le photovoltaïque a été choisi avant tout pour sa simplicité d’entretien. C’est aussi cette simplicité qui explique que les panneaux aient une garantie de 35 ans. Cependant, dans une installation PV il y a aussi des onduleurs électroniques. Ils ont en général une durée de vie de 10 à 15 ans. Ils sont généralement contrôlés à distance et remplacés lorsque nécessaire…. En bref de l’entretien oui, mais beaucoup moins que les autres moyens de production d’électricité.

Un panneau solaire, c’est fragile ?: Faux.

C’est plus solide qu’une fenêtre de toit. C’est équivalent à un pare-brise d’automobile… et plus solide que des tuiles. Bref, ce n’est pas incassable, mais ce n’est pas fragile.

AU SUJET DE LA VISION A L’ECHELLE NATIONALE, A MOYEN TERME

La France est en retard sur ses objectifs : C’est Vrai, malheureusement

La programmation pluriannuelle de l’énergie prévoit 20 GW installés en 2023 et entre 35 et 44 GW en 2028. En septembre 2021, 13,2GW étaient raccordés, soit 66% de l’objectif 2023. La Fr est le seul pays de l’UE en retard sur ses engagements. Le rattrapage du retard coûtera 500M€ au Gvt français (et donc au contribuable). La France annonce qu’elle veut accélérer et changer d’échelle et développer plus de « fermes solaires ».

Une ferme solaire, c’est du photovoltaïque sur une ferme agricole ?: Non

Cette expression vient d’une traduction littérale de l’anglais « photovoltaïc farm ».  Un ferme photovoltaïque est tout simplement une installation de panneaux photovoltaïques, au sol, sur un grand terrain, pour produire de l’électricité. En bon français on devrait dire une « centrale photovoltaïque ». Développer plus de fermes solaires, c’est développer plus d’installations de grande surface…

A ce sujet, on dit que Les surfaces nécessaires seraient hallucinantes: Faux

Ayons les ordres de grandeur en tête :

La France à l’ambition de multiplier par 10 la puissance PV installée d’ici 2050 (annonce rappelée par le Pdt lors de son discours à Belfort en 2022. Multiplier le parc installé par 10 revient à atteindre 100 à 130 GW installés en 2050. => la production sera alors de 160 TWh/an, soit 25% de la conso totale d’élec (qui sera de 640 TWh/an). Quelle surface faudra-t-il ? Si la moitié est installé sur des toitures, des parkings, l’autre moitié devra être installée au sol (c’est nécessaire pour atteindre l’objectif et pour produire une énergie très compétitive). Il faudrait donc installer 65 GW au sol ? Cela demanderait environ 60 000 ha = soit seulement 0,2% de la SAU, soit 2 millièmes des terres agricoles (* : La SAU totale de la France est de 29 millions d’ha). Et on ferait cela en 22 ans (d’aujourd’hui à 2055), il faudrait donc trouver 2 700 ha/an (60 000 / 22 = env 2727). Pour avoir un point de repère : C’est 10x fois moins que les terres que l’on affecte chaque année à la construction de maisons (27 000 ha par an en moyenne sur 2006-2016)

Non la production d’une part importante de notre électricité par énergie solaire ne demande pas des surfaces hallucinantes. Nous n’aurons pas de choix cornélien à faire entre souveraineté énergétique et souveraineté alimentaire ! Donc la France a raison de vouloir accélérer !

Les énergies renouvelables seraient un risque pour la stabilité du réseau ?: Faux

Pour l’instant on fait de l’ordre de 3% du mix électrique en PV. L’objectif est de monter à 25% d’ici à 2050. Cela ne fera ne fera pas courir de risque sur la stabilité du réseau. Et c’est RTE qui le dit : RTE est le gestionnaire du réseau de transport d’électricité, changé notamment d’assurer la stabilité du réseau à moyen et long terme. Par ailleurs, RTE souligne aussi, qu’il est indispensable d’accélérer le développement des énergies renouvelables pour répondre à la croissance de la demande d’électricité en France (quelle que soit la part qui serait produite par le nucléaire). Pour aller au-delà de 25%, après 2050, il faudra sans doute continuer d’améliorer nos solutions de flexibilité et de stockage.  Des travaux sont déjà en cours, mais il n’y a aucune raison de ne pas accélérer jusqu’en 2050.

Les panneaux solaires sont fabriqués en Chine ! C’est vrai… tout comme votre téléphone portable.

C’est vrai et c’est regrettable : avant moratoire des projets industriels étaient en préparation. Les tergiversations françaises les ont fait renoncer… Lorsque nous nous sommes arrêté les Chinois ont accéléré. Ils ont eu raison. Heureusement, ce n’est pas inéluctable : des projets de Giga Usines de production de panneaux solaires en France sont de nouveau à l’étude. C’est économiquement tout à fait possible, car le surcoût d’une main d’œuvre européenne (par rapport à la main d’œuvre chinoise) est compensé par la réduction des coûts de transport. Et on a toutes les compétences pour réussir une industrie PV en France: Une R&D de haut niveau à l’INES – Des champions des semi-conducteur (STM) – Des champions de la conversion d’énergie (Schneider) – Des industriels du Verre Saint-Gobain – De grande compétence en ingénierie industrielle. Plusieurs projets de construction d’usine en France et en Europe sont en cours.

Mais alors le PV contribue-t-il à notre indépendance énergétique ?: Oui !

Il faut bien distinguer l’usine et le carburant ! Lorsqu’un panneau est installé, (d’où qu’il vienne) il va produire de l’électricité, là où il est installé, pendant 40 ans, sans que l’on n’ait rien à importer (ni gaz, niche charbon, ni uranium…). Le « carburant » est le rayonnement solaire. Aucun pays ne peut ne couper ce robinet-là. Donc même avec des panneaux importés, le solaire contribue à notre indépendance. Et ce sera encore plus vrai, encore plus satisfaisant, lorsque nous produirons les panneaux en France…

Donc oui le PV contribue à notre indépendance énergétique

Ajoutons que

  • Le PV peut se mettre en œuvre très vite si on le souhaite, au cœur des territoires
  • Le PV contribue aussi la baisse des prix de l’électricité donc au pouvoir d’achat des consommateurs et à la compétitivité de notre économie,
  • Le PV contribue à la décarbonation de notre énergie
  • Le PV peut apporter des services utiles au monde agricole
  • Le PV contribuera certainement à la réindustrialisation de la France

Il est urgent d’évacuer les arguments faux ou surannés et les polémiques stériles.

Le photovoltaïque est l’une de plus belle raison d’être optimistes face aux défis actuels :

Il faut que nous nous y engagions de manière unie, avec enthousiasme…

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