Le Groupe UNITe était présent lors du Run in LYON 2023 !
Une très belle expérience en équipe, engagée ensemble 🏃♀️.
Nous ferons encore mieux l’année prochaine !
Le Groupe UNITe était présent lors du Run in LYON 2023 !
Une très belle expérience en équipe, engagée ensemble 🏃♀️.
Nous ferons encore mieux l’année prochaine !
Le Groupe UNITe a été très heureux d’accueillir l’Assemblée Générale de l’ALPES HYDRO ASSOCIATION regroupant notamment des producteurs et professionnels de la filière #hydroélectrique des Alpes, en présence de M. Le Maire de Jausiers, Jacques Fortoul.
Une occasion pour :
👉faire le point sur les enjeux du développement hydroélectrique
👉échanger « technique » lors de la visite de la centrale du Parpaillon du Groupe UNITe.
Alexandre Albanel Maxime Gonzalez Cécile Dunand
Face à la recrudescence des projets photovoltaïques sur les parcelles agricoles, la loi française a imposé en mars dernier un cadre législatif très strict pour définir le photovoltaïque agricole.
Il en résulte une distinction marquée entre les installations qui relèvent de l’agrivoltaïsme et les installations solaires dites « compatibles ».
La production photovoltaïque sur terres agricoles suscite de nombreux débats. Elle offre une solution certaine à la lutte contre l’émission de gaz à effet de serre et participe pleinement de la transition énergétique. Mais cette nouvelle évolution ne doit pas se faire au détriment des terres agricoles.
Adrien Brunetti, chef de projet en développement photovoltaïque chez UNITe, revient sur les enjeux de cette définition et sur la relation nécessaire entre approvisionnement agricole et souveraineté énergétique.
Impossible aujourd’hui de nier les avantages qu’offre l’énergie solaire.
Pour toutes ces raisons, le déploiement de fermes agrivoltaïques constitue un compromis durable à l’abandon progressif des énergies fossiles.
Aujourd’hui, les développeurs de projets photovoltaïques sont à la recherche de nouveaux terrains pour installer des fermes solaires. C’est en effet au sol que le prix de revient de l’électricité solaire est le plus compétitif.
Le foncier idéal est une terre déjà artificialisée, qui a perdu sa fonction première.
La France s’est engagée à multiplier par 10 la puissance photovoltaïque installée d’ici 2050.
Si l’on veut tenir nos engagements, il est nécessaire de se tourner vers les terres agricoles, dont la surface est estimée à 29 millions d’hectares en France, et de faciliter l’installation de fermes photovoltaïques sur ces terres. Un bâtiment agricole (un hangar ou une serre par exemple) peut être équipé de panneaux, mais c’est au sol que le prix de revient de l’électricité solaire est le plus compétitif. D’où la forte demande.
Les parcelles agricoles présentent un intérêt croissant et des discussions s’ouvrent entre les énergéticiens et les agriculteurs-éleveurs, inquiets de voir le foncier agricole leur échapper au profit d’un autre usage.
En 2022, le déclenchement du conflit armé entre la Russie et l’Ukraine s’est accompagné d’une forte pression sur l’approvisionnement en gaz de l’Europe, ce qui impacte les prix de l’énergie en général.
La conséquence, outre une explosion des prix à la pompe, a été la prise de conscience par les gouvernements européens qu’il était urgent de miser sur d’autres types d’énergie et d’accélérer l’indépendance énergétique de l’Europe.
Le 10 mars 2023, la loi AER, dite « d’accélération des énergies renouvelables » a été promulguée, puis publiée au Journal officiel le 11 mars 2023.
La loi AER cherche aussi à encadrer plus rigoureusement la mise en place de projets photovoltaïques sur les terres agricoles.
Très attendu par les développeurs et les associations paysannes, le travail de définition du législateur a conduit à distinguer deux catégories de projets photovoltaïques pertinents sur terres agricoles :
Apparu en 2011, le terme « agrivoltaïsme » était utilisé à tort et à travers pour désigner indistinctement tous les projets d’installation de panneaux solaires sur les terres agricoles.
L’article 54 de la loi AER vient combler ce vide juridique et donne une définition précise à l’agrivoltaïsme.
Selon les termes de la loi : « Est considérée comme agrivoltaïque une installation qui apporte directement à la parcelle agricole au moins l’un des services suivants […]
L’activité agricole demeure l’activité principale de la parcelle. La production d’énergie photovoltaïque est considérée comme secondaire.
Les modules photovoltaïques doivent « contribuer durablement à l’installation, au maintien et au développement d’une production agricole », tout en assurant « un revenu durable » à l’exploitant.
Toute installation qui porterait « une atteinte substantielle à l’un des services mentionnés » ou qui ne serait pas réversible ne peut être considérée comme agrivoltaïque.
Un projet comme celui de Mézos, dans les Landes, peut être qualifié d’agrivoltaïque dans le mesure où les panneaux solaires, installés sur des bassins de pisciculture, procurent un service direct à l’exploitation : les ombrières photovoltaïques améliore le confort animal en apportant de l’ombre aux bassins, ce qui diminue la température de l’eau et diminue le stress des poissons d’élevage. Elles permettent aussi de protéger les truites des oiseaux marins.
La loi AER apporte une distinction entre les installations agrivoltaïques, qui répondent aux critères énoncés ci-dessus, et les installations qui sont simplement compatibles avec l’exercice d’une activité agricole.
Sur ce type d’installation, le producteur photovoltaïque dégage une marge qui lui permet de verser un loyer à l’exploitant agricole.
Un exemple type de solaire agri-compatible est la mise en place de modules photovoltaïques dans les champs de cultures céréalières. Les lignes de modules sont espacées d’environ 5 à 8 mètres pour permettre le passage d’engins agricoles.
Dans de nombreux cas, l’installation photovoltaïque compatible apporte également un service :
Qu’il s’agisse d’agrivoltaïsme au sens strict ou de solaire agri-compatible, l’enjeu législatif est bien d’assurer une véritable synergie de fonctionnement entre production alimentaire et production d’énergie.
Plusieurs acteurs de la filière soulignent cependant les effets pervers de la loi et de sa définition très stricte de l’agrivoltaïsme.
La garantie apportée par la loi va dans le sens du discours professé par les développeurs depuis plusieurs années. Production agricole et production énergétique peuvent cohabiter, sans remettre en cause la souveraineté alimentaire de la France et le potentiel agronomique des terres concernées.
Les développeurs de projets photovoltaïques ont à cœur de répondre aux craintes et inquiétudes formulées par les exploitants et les citoyens. Parler de photovoltaïque agricole, c’est en effet s’exposer à un certain nombre d’idées reçues qui minent l’acceptabilité des projets.
L’objectif français est d’installer 100 à 130 GW de capacité solaire d’ici 2050. Si l’on repartit cet objectif entre terres déjà artificialisées et terres agricoles, cela revient à installer 65 GW de capacité photovoltaïque au sol sur des parcelles agricoles.
Peu de risques donc de voir les campagnes et les champs de cultures se transformer en champs de panneaux solaires. Le photovoltaïque n’est pas un ogre. Il ne va pas défigurer la campagne.
Toutes les expériences de photovoltaïque agricole menées jusqu’à présent montrent que la cohabitation des deux usages sur la même parcelle est tout à fait possible.
Qu’il s’agisse d’agrivoltaïsme au sens de l’article 54 de la loi AER, ou de solaire agri-compatible, l’objectif de tout projet photovoltaïque est de respecter deux engagements fondamentaux :
Plus important encore, dans les deux cas, c’est bien à la production énergétique de s’adapter à la production agricole, et non l’inverse. Il n’est aucunement question de prioriser l’énergie sur l’alimentation.
La vision d’UNITe s’inscrit dans une perspective bien établie de coopération avec les acteurs du monde agricole.
Dans une tribune récente, Stéphane Moreau, directeur général, souligne que l’agrivoltaïsme français est prêt à collaborer efficacement avec les éleveurs et agriculteurs pour construire des projets agrivoltaïques pertinents, sans nuire à l’approvisionnement et à la souveraineté alimentaire française.
Pour convaincre, il est nécessaire de dialoguer avec les agriculteurs et les éleveurs, mais aussi avec les élus locaux. C’est en discutant, en apprenant à se connaître, que énergéticiens et acteurs du monde agricole pourront préserver l’espace rural qui doit demeurer un lieu de vie, une réserve de biodiversité et un espace social !
Depuis 2023, UNITe fait partie des entreprises signataires d’un protocole d’accord encadré par l’INRAE, l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement.
UNITe collabore également avec la Fédération Nationale Ovine (FNO) pour améliorer la conception technique de ses centrales et l’adapter aux différentes typologies d’exploitation.
La loi d’accélération des énergies renouvelables, en promulguant une définition stricte de l’agrivoltaïsme et du solaire agri-compatible, veut garantir la bonne santé du secteur agricole et des exploitations qui accueillent les centrales solaires. L’énergie produite par une installation agrivoltaïque, en plein champ ou dans une prairie d’élevage, peut être réinjectée dans le réseau de distribution électrique. Ce dispositif permet non seulement d’obtenir de l’électricité renouvelable et de l’énergie propre à grande échelle, mais il permet aussi la mise en place de synergies positives entre l’agriculture et le photovoltaïque.
Le groupe UNITe est plus que jamais engagé auprès des acteurs agricoles pour concilier transition énergétique, souveraineté alimentaire et développement durable.
Guerre des courants : Les énergies vertes remettent en question le choix de l’alternatif comme mode exclusif de distribution d’énergie
La mairie d’Avèze, représentée par son maire, Gilles Bonhomme et le Groupe UNITe, producteur d’électricité renouvelable depuis près de 40 ans, représenté par Adrien Brunetti, chef de projets, ont présenté leur projet de centrale photovoltaïque de 12MW, en cours de développement, à l’occasion du séminaire « Le photovoltaïque, un outil pour maîtriser la facture d’énergie des collectivités », organisé par AuRA Digital Solaire.
UNITe a réalisé la Fresque du Climat, avec la présence de 2 animateurs de l’assocation, et 30 collaborateurs qui ont souhaité participer à cet atelier.
Kesako ?
« La Fresque du Climat est un outil neutre et objectif. Il se fonde sur les données issues des rapports scientifiques du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) dont les recommandations orientent les décisions politiques et économiques à l’échelle mondiale.
L’atelier mobilise l’intelligence collective pour sensibiliser les participants aux changements climatiques. Son approche ludique et pédagogique permet à tous les publics de s’approprier le sujet des changements climatiques et vise à éviter une descente verticale du savoir. Durant l’atelier, les participants relient les liens de cause à effets et intègrent les enjeux climatiques dans leur globalité.
Sans culpabiliser et par une compréhension partagée des mécanismes à l’œuvre, la Fresque engage les individus dans un échange constructif. A l’issue de l’atelier, les participants sont motivés et outillés pour agir à leur niveau. » https://fresqueduclimat.org/
Cette matinée a permis à chaque participant de mieux comprendre et appréhender le sujet global du « changement climatique » et de voir quelles actions individuelles et collectives nous pourrions mettre en place.
UNITe poursuivra sa volonté d’agir pour notre planète avec plusieurs actions correctives que nous mettrons en place.
Dernier-né des technologies photovoltaïques, le solaire flottant est considéré par beaucoup comme l’avenir du photovoltaïque.
Stéphane His, consultant indépendant en énergie renouvelable, revient sur les principales caractéristiques des installations photovoltaïques flottantes et sur les enjeux qui entourent cette nouvelle technologie.
Le solaire flottant, c’est tout simplement l’installation d’un parc photovoltaïque sur un plan d’eau.
En Angleterre, des panneaux solaires flottants ont même été installés sur le Queen Elizabeth II reservoir, l’un des réservoirs qui alimente la ville de Londres en eau potable !
La technologie solaire flottante est assez simple, et constituée de plusieurs éléments.
Ces flotteurs sont de deux types :
Bien évidemment, l’installation et l’exploitation d’une centrale photovoltaïque flottante est soumise à des régulations spécifiques et des recommandations de sécurité.
En dépit de leur apparente simplicité, ce sont des structures particulièrement robustes.
En moyenne, un panneau photovoltaïque flottant est 5% plus performant qu’un panneau solaire terrestre.
Les modules photovoltaïques fonctionnent de façon optimale jusqu’à 25°C.
Au-delà de cette température, ils produisent moins d’électricité.
L’une des grandes problématiques de l’énergie photovoltaïque est qu’elle nécessite beaucoup d’espace pour être déployée.
Il en résulte une pression foncière considérable. Dans ce contexte, les terres agricoles et les espaces forestiers sont régulièrement sollicités.
Le solaire flottant est une solution à cette problématique.
La filière du photovoltaïque flottant a ouvert ces dernières années un nouveau champ d’exploration : le solaire flottant en mer ! Cet environnement plus agressif pose de nouveaux défis.
Le solaire flottant peut-il s’y déployer tout en maintenant sa compétitivité ?
Toutes ces difficultés imposent aux porteurs de projets de prévoir des surcoûts d’installation et de maintenance.
Ces surcoûts ne sont cependant pas rédhibitoires. Le solaire flottant en mer demeure compétitif et rentable.
La principale difficulté du photovoltaïque flottant en mer, outre l’adaptation technologique, tient dans la gestion des conflits d’usage.
Des synergies sont possibles avec les parcs éoliens off-shore.
En théorie, la mer et l’océan offrent un foncier illimité.
En France, tous les yeux sont tournés vers le projet pilote du port de Sète, en mer Méditerranée.
Le solaire flottant apporte une réponse à la pénurie des terres disponibles pour l’installation de nouvelles centrales photovoltaïques. En soulageant la pression sur les terres agricoles et forestières, elle favorise l’acceptation par les populations de nouveaux grands projets d’infrastructures énergétiques.
En France, le déploiement du solaire flottant, y compris off-shore, est soutenu par l’Etat. Il est le troisième pilier de la stratégie photovoltaïque nationale, après le solaire en toiture et le solaire au sol. Son potentiel d’installation est estimé entre 10 et 22 GWc.
Dans le monde, ce potentiel est estimé à 9434 TWh.
La France possède le deuxième plus grand gisement de vent en Europe. Une situation idéale pour l’énergie éolienne, qui constitue depuis 2020 la 3eme source d’électricité du pays.
Énergie hydraulique, énergie éolienne, énergie solaire… Ces quelques électricités vertes ne font pas toujours l’unanimité aux yeux des écologistes. A raison, ces derniers leurs reprochent parfois un impact négatif sur les sites où ils sont implantés.
Pour autant, est ce que ce sont de mauvaises solutions ? Faisons le point.
Manon Lamboley, Ingénieur Environnement et responsable hydraulique et environnement chez UNITe, nous donne quelques éléments de réponse.
Maryan :
Bonjour à tous et bienvenue dans le podcast de UNITe, dédié aux énergies vertes. Je suis Maryan Terrace et aujourd’hui notre invitée experte est Manon Lamboley. Elle est ingénieure en environnement et responsable hydraulique et environnement chez UNITe. Bonjour Manon.
Manon :
Bonjour Maryan.
Maryan :
Aujourd’hui, nous discuterons de tes convictions écologiques et de ton opinion sur l’énergie verte. Mais avant de commencer, pourrais-tu te présenter de nouveau pour ceux qui n’ont pas écouté le précédent épisode où tu es intervenue ? Et une fois cela fait, pourrais-tu nous donner ton point de vue sur l’écologie d’un point de vue personnel ?
Manon :
Bien sûr. Je m’appelle Manon Lamboley, je suis effectivement ingénieure en environnement et je travaille chez UNITe. Je suis originaire des Vosges, dans l’est de la France. J’ai grandi entourée de forêts, rivières et truites. J’ai toujours aimé l’humidité, la mousse et la proximité avec la nature. Cela m’a poussée vers un engagement personnel et professionnel profond. À titre personnel, j’ai toujours eu un impact militant sur mon environnement.
Pour une petite anecdote, étant adolescente, j’organisais des ramassages de déchets. C’était moins courant il y a 10 ou 15 ans. On me connaissait aussi pour rappeler aux parents de couper leurs moteurs devant les écoles en attendant leurs enfants. Mon but était de protéger la planète dès mon plus jeune âge, même si mes parents n’avaient pas cette sensibilité.
En grandissant, j’ai souhaité trouver un travail ayant du sens, axé sur le développement durable. La notion de « faire sa part » m’a toujours parlé. Aujourd’hui, en tant qu’ingénieure en environnement, je cherche à influencer positivement le monde qui m’entoure.
Maryan :
Très bien. Tu nous as donné un aperçu de ton engagement personnel et de ta vie professionnelle. À titre professionnel, peux-tu nous donner ton avis sur les énergies renouvelables et le mix énergétique, notamment le mix énergétique français ?
Manon :
Alors, à UNITe, comme je l’avais évoqué lors du précédent podcast, j’analyse, j’accompagne et je trouve des solutions pour les projets ayant un impact sur l’environnement, l’homme et le cadre légal environnemental. Mon travail allie l’environnement, la réglementation, la technique, et la gestion de projet. Ce métier est loin d’être monotone.
Pour citer Paulo Coelho : « Si vous pensez que l’aventure est dangereuse, essayez la routine, elle est mortelle ». Concernant le mix énergétique, je suggérerais d’approfondir les avantages et inconvénients de chaque énergie.
Maryan :
Alors, commençons par ton domaine d’expertise : l’énergie hydroélectrique. Peux-tu nous énumérer les avantages et les inconvénients de cette énergie ? Nous parlerons ensuite du mix énergétique global et des autres formes d’énergie.
Manon :
Effectivement, l’hydroélectricité est mon domaine d’expertise. Comme je l’ai mentionné dans le podcast précédent, aucune source d’énergie n’est sans impact. Cependant, l’hydroélectricité présente de nombreux avantages :
Maryan :
Tu as mentionné des impacts négatifs. Quels sont, selon toi, les avantages et les inconvénients de l’hydroélectricité pour l’environnement ?
Manon :
Effectivement, l’hydroélectricité présente de nombreux avantages. Mais il y a aussi des impacts négatifs.
Pour simplifier, je parlerais de la problématique « Poissons-Cailloux ».
Toutefois, il est essentiel de distinguer entre la grande et la petite hydroélectricité. Les centrales avec lesquelles je travaille sont principalement de petites installations. Les impacts sont donc différents selon la taille de l’installation.
Maryan :
Alors, avant de continuer sur les autres énergies, j’aimerais revenir sur l’hydroélectricité, sujet du dernier épisode. Peux-tu m’éclairer sur son impact face au réchauffement climatique ? La France va être fortement impactée par les changements climatiques, avec une augmentation des températures et potentiellement moins d’eau. Penses-tu que cela affectera l’hydroélectricité en France ?
Manon :
Effectivement, le changement climatique influe sur l’hydroélectricité. Nous avons remarqué des changements dans les ressources en eau, notamment en 2022. Les niveaux d’eau sont actuellement bas. On parle souvent des nappes phréatiques qui ont du mal à se recharger. Il y a l’eau souterraine et l’eau de surface, deux éléments distincts.
Concernant l’hydroélectricité, nous parlons principalement de l’eau de surface. Si l’an dernier a été atypique avec moins d’eau, les volumes annuels d’eau restent relativement constants sur nos cours d’eau, mais ils se répartissent différemment sur l’année.
Le défi majeur est la gestion des épisodes pluvieux intenses et des sécheresses prolongées avec des températures caniculaires.
L’enjeu est d’adapter notre manière de turbiner et d’être prêts à exploiter l’eau lorsqu’elle est disponible. Nous réfléchissons actuellement à nos stratégies pour les 20, 30, voire 50 prochaines années. Les prévisions sont complexes, avec de nombreux scénarios possibles. Cependant, même si les volumes d’eau resteront globalement constants, leur répartition sera différente tout au long de l’année.
Maryan :
De fait, certains écologistes arguent qu’un barrage, malgré sa contribution à la production d’électricité verte, n’est pas vraiment écologique. Ils pointent du doigt l’impact sur le site, sur l’écosystème aquatique, et notamment sur les poissons. Cela soulève de nouvelles problématiques en écologie.
Avant, la ligne de démarcation était claire : d’un côté, les industriels, de l’autre, les écologistes. Ces derniers semblaient unis dans leurs critiques sur les problèmes environnementaux tels que le réchauffement climatique et le trou dans la couche d’ozone.
Aujourd’hui, la question de l’écologie est plus nuancée. Une action peut être à la fois bénéfique et nuisible pour l’environnement selon différents points de vue. Prenons l’exemple des barrages hydroélectriques. Bien qu’ils produisent une énergie verte, certains contestent leur impact écologique. Quelle est ta vision de la situation ?
Manon :
Effectivement, l’hydroélectricité, comme les autres énergies renouvelables, est critiquée. Il y a des arguments pour et contre, et certains sont tiraillés entre ces deux positions. J’ai moi-même été confrontée à ce dilemme au début de ma carrière. Je cherchais un métier porteur de sens, mais je me demandais si je faisais réellement du bien à la planète. Il est à noter que la majorité des Français sont favorables à l’hydroélectricité. Dans une récente consultation publique, 80% étaient en faveur.
L’hydroélectricité est souvent éclipsée par d’autres énergies renouvelables comme le photovoltaïque ou l’éolien. Toutefois, elle a sa place dans le mix énergétique. Il est essentiel de protéger l’environnement, mais nous devons également prendre en compte notre besoin croissant d’énergie. La question est de savoir comment la produire.
Il y a un paradoxe apparent. Beaucoup sont pour les énergies renouvelables mais sont contre l’implantation d’éoliennes, de champs photovoltaïques ou de barrages près de chez eux. Cette attitude est résumée par l’expression anglaise « Not in my backyard ».
Nous devons être informés et éviter de généraliser. Par exemple, dire que l’hydroélectricité tue tous les poissons est faux. De même, tous les projets photovoltaïques ne nécessitent pas de déforestation. Les avis sont souvent polarisés, rendant les discussions constructives difficiles.
En fin de compte, je pense que toutes les énergies renouvelables ont leur place. Chaque région devrait utiliser les ressources qui lui conviennent le mieux. Dans les montagnes, il serait insensé de ne pas exploiter l’hydroélectricité, tandis que d’autres régions pourraient être mieux adaptées au photovoltaïque. Toutes ces énergies ont des avantages et des inconvénients. L’essentiel est d’avancer avec le plus d’informations possibles.
Maryan :
Oui, il y a un point à soulever à ce sujet qui concerne une question complexe. Lorsque des individus apportent des réponses simples et dogmatiques et refusent d’entrer dans la nuance, généralement, ce n’est pas bon signe. Et cela est valable en écologie comme ailleurs.
Cela nous amène à la question du mix énergétique français. Pour que les auditeurs puissent bien comprendre, reprends-moi, Manon, si je commets des erreurs.
Dans le mix énergétique global français, nous avons :
Manon :
Non, je ne vais pas te corriger. J’ai des chiffres très similaires aux tiens, peut-être avec une légère variation.
Ce qui est frappant, c’est la prédominance du nucléaire en France, ce qui est unique comparé à d’autres pays.
En France, l’hydroélectricité est notre première source d’énergie renouvelable. Elle occupe la deuxième place en termes de production électrique, donc elle est loin d’être négligeable.
À l’échelle mondiale, c’est différent. L’hydroélectricité est la troisième source de production électrique, derrière le charbon, qui, bien que presque abandonné en France, représente encore 40% de la production mondiale, suivie du gaz à 19%.
Cela montre que l’équilibre énergétique en France est différent et nettement moins polluant. L’hydroélectricité, qui est très ancienne et fut la première énergie renouvelable développée, continue de jouer un rôle majeur. Elle constitue toujours la base de notre production, avec de nouvelles sources d’énergie qui émergent et compensent leurs intermittences selon le jour, la nuit, les saisons, etc.
Comme toi, je suis surprise de constater que le solaire est encore loin derrière l’éolien. Je pensais qu’ils étaient plus proches en termes de production. Il y a presque un facteur deux entre les deux. J’espère donc que Xavier Permingeat mettra l’accent sur le développement du solaire pour rattraper l’éolien rapidement.
Maryan :
Alors, pour ceux qui se demandent qui est Xavier, c’est l’expert le plus régulièrement interrogé sur le podcast. Vous pouvez écouter les épisodes précédents pour l’entendre. Il est très intéressant.
Maryan :
Revenons-en à nos moutons, nous avons brièvement abordé le mix énergétique. Parlons de ta vision écolo. Tu l’as mentionné très rapidement en introduction, mais je l’ai noté car tu m’en avais déjà parlé : la fable du colibri. Peux-tu nous en parler ?
Manon :
La fable du Colibri ? Je ne pourrais pas la citer textuellement…
Maryan :
Pas de souci, je le ferai pour toi, je l’ai sous les yeux.
Manon :
Dans ce cas, je t’écoute, et je rebondirai ensuite.
Maryan :
C’est une légende, souvent attribuée à un conte amérindien.
Selon cette légende, un gigantesque incendie ravageait la forêt. Tous les animaux, terrifiés et atterrés, assistaient impuissants à la tragédie. Seul le petit colibri s’agitait, transportant des gouttes d’eau dans son bec pour les déverser sur les flammes. À un moment, le tatou, exaspéré par cette agitation vaine à ses yeux, interpelle le colibri : « Pourquoi t’acharner ainsi ? Crois-tu vraiment éteindre l’incendie avec ces gouttes ? » Le colibri répond simplement : « Je le sais, mais je fais ma part. » .
C’est cela, la fable du colibri. Je sais que tu en as parlé précédemment, et qu’elle résonne en toi. Peux-tu nous dire pourquoi, en lien avec l’écologie ?
Manon :
En matière d’écologie, je vois deux dimensions : professionnelle et personnelle. Professionnellement parlant, j’ai souhaité exercer un métier porteur de sens, engagé, qui contribue positivement à notre monde. Je crois que chacun peut faire ce choix, que ce soit dans sa carrière actuelle ou en envisageant une conversion. Ce serait d’ailleurs un bon sujet pour un autre podcast. Moi, j’ai choisi de travailler chez UNITe pour changer les choses, pour proposer des solutions d’énergie renouvelable, pour combattre le réchauffement climatique à ma manière, selon les moyens qui sont à ma disposition. C’est ma contribution, ma « part de colibri ». Je sais que je ne vais pas sauver le monde à moi seule, mais chaque jour, je m’efforce de faire avancer les choses, de proposer des alternatives, des solutions.
Maryan :
Excuse-moi de te couper, mais cela me rappelle l’épisode avec Sylvain Bacquer sur l’autonomie électrique. C’était un témoignage de reconversion professionnelle. Bref, continue.
Manon :
Comme je le disais, c’est crucial pour moi d’avoir un métier engagé. Je crois que chacun d’entre nous peut orienter sa carrière dans cette direction, soit en choisissant initialement un métier aligné avec ses valeurs, soit en évoluant ou se convertissant. Peut-être qu’un jour, nous discuterons des métiers engagés dans un podcast. Au-delà de mon rôle professionnel, il y a aussi mon engagement personnel, notamment ma passion pour la préservation des forêts et des cours d’eau.
Sur le plan personnel, chaque individu peut apporter sa pierre à l’édifice. Même si on peut douter de l’impact de nos actions individuelles, je pense qu’il est temps d’arrêter de se demander si c’est suffisant. Plutôt que de se demander si trier ses déchets ou manger bio est suffisant, rappelons-nous que si tout le monde s’y met, ces petites gouttes formeront un océan. Alors, n’hésitez pas à ajouter vos gouttes dans cet océan.
Un outil que j’affectionne est le « 4P », qui signifie « le plus petit pas possible ». Quelle est la moindre action que je peux entreprendre aujourd’hui, qui est simple et qui aura un impact positif ? Cela s’applique à l’écologie, mais aussi à la vie professionnelle et à bien d’autres domaines.
Réduire notre consommation est une recommandation courante : éteindre les LED, ne pas laisser les appareils en veille, etc. Mais choisir de consommer de l’électricité renouvelable et locale est une action concrète qui soutient des emplois et des recherches environnementales. Investir dans des projets d’énergie renouvelable ou autres projets écologiques est également une manière concrète de soutenir ces initiatives. Pour moi, c’est aussi une manière d’utiliser l’argent que je gagne grâce à mon travail pour contribuer positivement à la société.
Maryan :
Je suis d’accord avec toi, la partie du plus petit pas possible, pour certains ça ne sera jamais assez, pour certains il faudra toujours faire plus et pour certains c’est décourageant mais en fait on est une espèce sociale et sociable; et en fait donner l’exemple à un impact énorme sur sa communauté et sur les autres, juste en donnant l’exemple sans se montrer particulièrement… toxique à vouloir jouer le schtroumpf à lunettes (pour ceux qui connaissent la référence) et agacer les autres.
Juste donner l’exemple, enfin voilà, diriger par l’exemple, c’est suffisant et c’est super efficace. Merci encore Manon pour ce nouvel épisode. Merci pour ta participation.
Manon :
Merci Maryan pour ce nouvel épisode ensemble, et puis ces échanges qui sont toujours aussi riches. Merci pour ton écoute.